Confrontée à des projets de plus en plus complexes qui visent la conception, la fabrication et les contrôle des produits ou des assemblages sophistiqués, l’industrie microtechnique utilise des outils très efficaces. CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur), logiciels de simulation, machines-outils à commande numérique, robots, moyens de contrôle-mesure évolués… rien ne manque dans leur panoplie. Pourtant, il est impossible de reproduire exactement les conditions thermiques et mécaniques dans lesquelles seront fabriqués ces micro et nano-produits et assemblages. Et chaque erreur coûte cher, mettant en danger parfois même la vie d’une entreprise surtout des PME.
Réalisés pour la première fois aux Etats-Unis pour l’industrie spatiale, les jumeaux numériques s’affranchissent de cet obstacle. Véritables miroirs virtuels, ils sont la copie numérique d’une usine et de ses machines, ce qui permet de simplifier l’accès à l’information et préparer les interventions sur site. Cette modélisation 3D d’un produit, d’une machine, d’un atelier ou d’une usine offre des avantages considérables. Ainsi, les techniciens de maintenance peuvent étudier, dans leur bureau, les conditions dans lesquelles une machine est tombée en panne. En effet, les jumeaux numériques facilitent l’accès à l’information pour les différentes personnes qui travaillent dans un atelier ou une usine en les intégrant dans la représentation virtuelle de l’équipement auquel elles se réfèrent. Les techniciens n’ont qu’à la consulter pour y accéder.
De nombreux industriels ont été séduits par les avantages de ce concept. Selon le cabinet ABI Research, 4% des entreprises manufacturières dans le monde ont un jumeau numérique et 54% prévoient de s’en équiper jusqu’en 2026. Car ce concept s’inscrit dans la trajectoire 4.0 en permettant l’accès aux données, le travail coopératif et in fine, le test virtuel de différents scénarios en un temps record. La planification exacte des chaînes de production et l’anticipation des pannes deviennent ainsi possibles. « Pour les entreprises, et en particulier le secteur industriel, les applications sont multiples et offrent de nombreux bénéfices, dans un environnement où les acteurs économiques sont contraints de s’adapter toujours plus vite, de réduire leurs coûts, de faire preuve d’une grande réactivité et capacité à anticiper l’évolution de leur marché », expliquent les spécialistes de PwC France dans un document intitulé « Intelligence Artificielle : le jumeau numérique, une promesse pour l’entreprise et les consommateurs ». Les secteurs les plus développés sont l’aéronautique ou la défense, mais de nombreux exemples se développent dans d’autres domaines. Par exemple, indique zdnet, la raquette connectée Babolat qui analyse via son jumeau numérique les performances et la qualité de jeu de son propriétaire. Les apports des jumeaux numériques peuvent s’appliquer à plusieurs niveaux en partant d’un objet : à un processus de fabrication ou à une usine, ce qui permet d’imaginer de très nombreuses possibilités d’applications…
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