À la recherche de nouveaux gisements de productivité et de qualité,
les fournisseurs de solutions microtechniques font appel aux technologies d’Intelligence Artificielle (IA).
Les visiteurs du salon, et du Zoom organisé à cette édition, ont ainsi découvert des développements qui préfigurent l’avenir.
Confrontés à des défis importants, qu’il s’agisse de la transition écologique ou de la crise énergétique, voire celle des matières premières, les industriels sont de plus en plus intéressés par les solutions microtechniques intelligentes. En effet, le développement rapide des outils d’Intelligence Artificielle (IA) et leur utilisation de plus en plus fréquente dans les applications industrielles a une influence indubitable sur la productivité des entreprises. De l’exploitation efficace des données de production au respect des contraintes écologiques de plus en plus sévères en passant par les moyens de fabrication avancés ou la maintenance prédictive, les exemples d’application de l’IA se multiplient. Les exemples choisis pour le Zoom 2024, mais aussi certains dispositifs présentés par les exposants du salon, illustrent la manière dont les entreprises de toutes tailles peuvent tirer bénéfice de son usage. Exemples : la trémie intelligente Asyfill conçue par Asyril pour assurer une alimentation flexible. Dotée d’un capteur intelligent qui utilise un système de vibration micro-électromécanique (MEMS), ce dispositif régule le nombre de pièces délivrées au système d’alimentation flexible Asycube du fabricant. La puissance de l’amplitude est adaptée en permanence pour garantir un nombre optimal de pièces sur l’alimentateur, quelle que soit la quantité de pièces dans la trémie. Solution compacte sans contrôleur externe, ce système assure une régulation constante des pièces distribuées sur le système d’alimentation Asycube. La société Asyril a mis au point également le système de contrôle intelligent EYE+. Ce dernier gère l’ensemble du processus, notamment la localisation des pièces à l’aide de la vision et la transmission des coordonnées de prélèvement au robot, tout en calculant les zones d’exclusion en tenant compte de la géométrie du préhenseur. EYE+ gère également la trémie intelligente.
Intelligents également, les micro-capteurs passifs et autonomes ChronoMEMS développés par SilMach se passent d’électronique et de batterie. Ils assurent la détection et le comptage d’événements (contrainte mécanique, dilatation thermique, variation de pression, phénomènes vibratoires, chocs, etc.) et peuvent être utilisés comme moyen de surveillance indépendamment de tout autre dispositif ou associés à d’autres fonctionnalités. Cependant, pour Anne Calvez, responsable de Bruker Alicona France, « l’automatisation ne se limite pas à la mesure automatisée des paramètres de forme et de rugosité d’une pièce. Elle signifie également une interaction simple entre l’administrateur et l’opérateur de la machine, une gestion intuitive des commandes, une grande justesse de mesure, même en production. À cela s’ajoutent la communication et la mise en réseau avec des machines de production existantes jusqu’à la connexion à un système ERP (gestion intégrée) et de management de la qualité. » Une démarche mise en œuvre à Micronora 2024 grâce à une cellule flexible de production comprenant le centre d’usinage ultraprécis Micro HD de Kern, le cobot Morfose de MS-Innov et la machine à mesurer optique µCMM équipée d’un robot pick & place de Bruker Alicona. Le robot collaboratif (cobot) Morfose de MS-Innov ouvre ainsi de nouvelles voies.
« Notre solution accompagne l’opérateur dans la manutention, le contrôle qualité, l’assemblage, le dépôt et l’enlèvement de matière et dans diverses autres tâches répétitives et/ou pénibles », explique Julien Morel, fondateur de cette entreprise située à Belfort. « Modulaire, ce cobot est capable de s’adapter à son environnement et aux besoins de l’utilisateur. Chaque module a la capacité de rotation infinie, ce qui permet, en fonction du cas d’application, d’améliorer considérablement les temps de cycle. Facile à programmer, ce cobot peut être utilisé par de nombreuses entreprises, plus ou moins aguerries dans l’utilisation de la robotique. » Évidemment, les machines-outils se transforment continuellement pour pouvoir terminer la fabrication de la pièce.
Les machines existantes deviennent intelligentes
L’association du fraisage et de la rectification sur le même équipement fait donc tache d’huile, comme le montraient à Micronora 2024 les constructeurs allemands Spinner (distribué en France par Realmeca) avec sa MicroTurn ou Kern avec le centre d’usinage MicroHD. Ce dernier assure un usinage précis avec la meilleure qualité de surface grâce à ses guidages hydrostatiques et sa stabilité thermique. L’IA facilite également l’apprentissage de meilleures approches de production. Le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) le prouvait au salon bisontin avec sa solution Access IA Nomad. Un système de contrôle visuel de pièces industrielles de tout genre (métalliques, plastiques, composites…) développé dans le cadre de son programme d’accompagnement Quatrium. Ce dernier propose une alternative aux technologies de contrôle existantes avec les outils d’intelligence artificielle. « À partir d’une vingtaine de pièces, ce système assure la création d’une base de données qualitative en moins de cinq minutes, la mise au point d’un algorithme en fonction du type de défaut recherché et la visualisation des résultats en temps réel », indiquent les spécialistes du Cetim. Les ateliers de mécanique devront pour autant faire table rase de leurs machines existantes ? « Pas du tout », répondent les spécialistes de sociétés Vermot Automation et Robert & Schneider SA qui ont mis au point une solution capable de donner de l’intelligence à une machine ancienne. Un concept illustré à Micronora 2024 avec le rétrofit (mise aux normes CE et digitalisation de la production) d’une machine Tornos M7 qui augmente significativement la productivité. Le bâti de la machine est conservé et est monté sur un socle mécano-soudé rectangulaire à faces lisses, avec une protection supérieure composée de trois éléments coulissants. Dans le socle, on trouve un réservoir d’huile de coupe de 50 litres, un bac de récupération des copeaux d’une capacité de 40 litres et le système d’entraînement. La machine est équipée d’une commande Vermot Automation avec une gestion numérique globale et intelligente 4.0, un écran tactile et une interface intuitive, une prise de raccordement ravitailleur et une connexion pour le réseau de télémaintenance. La réalité virtuelle et la réalité augmentée apportent elles-aussi des débouchés considérables dans de nombreuses fonctions industrielles. Des moyens présentés au salon par STS Industrie qui s’est engagée dans la démarche 4.0 en créant une nouvelle entité, la STSIINNOVATION. Cette dernière propose des solutions d’impression 3D et de création de contenus digitaux en Réalité Virtuelle ou sur des supports interactifs. Des moyens qui facilitent, par exemple, la maintenance des équipements complexes. •
Date de publication : janvier 2025
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