Le jury du concours des Microns d’Or, en partenariat avec la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté, a récompensé les solutions les plus innovantes présentées par les exposants à Micronora 2024.
Des développements qui préfigurent l’avenir des microtechniques. 

Catégorie  Machines & biens d’équipement

Micro5

La Micro5 avec sa cellule d'automatisation Feed5 combine l’efficacité énergétique extrême avec l’encombrement minimal et l’autonomie élevée. Pour assurer un micro-usinage économe en ressources, ultra précis, autonome et évolutif. Source : Chiron
La Micro5 avec sa cellule d’automatisation Feed5 combine l’efficacité énergétique extrême avec l’encombrement minimal et l’autonomie élevée. Pour assurer un micro-usinage économe en ressources, ultra précis, autonome et évolutif. Source : Chiron

Le constructeur suisse Chiron Swiss SA a reçu un Micron d’Or pour son centre d’usinage Micro5, un équipement d’une nouvelle trempe qui confirme le formidable essor des micro-machines. « La solution s’inscrit dans l’air du temps, en mariant la haute technologie micromécanique avec le développement durable », confirme Fabrice Belin, directeur général de Chiron France. « Économe en ressources, notre machine a une consommation d’énergie minimale, seulement 0,5 à 1,5 kW/h (selon l’application) ». Autre avantage : son faible encombrement. « La Micro5 et son système d’automatisme Feed5 est extrêmement compacte », indique Samuel Vuadens, pdg de Chiron Swiss. « Ses données techniques, telles que 60 emplacements d’outils, des vitesses de broche allant jusqu’à 60 000 tr/min, des solutions d’automatisation sophistiquées avec cellule robotisée Feed5 et AGV (véhicules à guidage autonome), répondent à toutes les exigences du micro-usinage. De plus, sa conception modulaire, rend la production de micro-pièces économe en ressources, ultraprécise, autonome et évolutive. » Environ une centaine de Micro5 usinent actuellement en Suisse des composants de haute précision pour l’industrie horlogère et joaillière, et une part croissante est également utilisée dans la technologie médicale. « En France, qui est désormais le deuxième marché le plus important pour la Micro5 dans le domaine du micro-usinage, il y aura déjà plus d’une douzaine de machines sur le terrain d’ici la fin de cette année« , annonce Fabrice Belin. « Et notre équipe de micro-usinage travaille sur de nouvelles solutions dans d’autres secteurs avec de bonnes perspectives de succès. »

www.chiron-group.com

Cellule de découpe et de soudage par vision en ligne

Cellule de découpe et de soudage par vision en ligne conçue par Nidec SYS. Source : Nidec
Cellule de découpe et de soudage par vision en ligne conçue par Nidec SYS. Source : Nidec

Nidec SYS, dont le siège social est à Grafenau (Allemagne), a reçu le Micron d’Argent pour sa cellule innovante de découpe et de soudage. Une installation qui dispose d’un système de vision compact et autonome positionné entre la presse et la rebobineuse. « Ce dernier reconnaît automatiquement les pièces en détectant la géométrie », explique Werner Borth, Pdg de Nidec SYS. « L’unité coupe ensuite la portion de bande contenant la pièce défectueuse et assemble la bande, sans interrompre la presse. » Cette nouvelle solution associe le contrôle optique des bandes de poinçonnage KVC 621 de Kistler à la technologie de découpe et de soudage laser servocommandée de précision de Nidec SYS. Grâce à cette solution d’emboutissage intégrée, les utilisateurs peuvent enrouler des pièces sans défauts sur la bobine de pièces découpées pour obtenir une bande sans joint. Le système accueille jusqu’à quatre caméras intégrées dans son boîtier de 1 100 mm de large pour inspecter chaque pièce, et contrôle jusqu’à 2 000 pièces par minute.

www.nidecpa.com

Quartz Géode

Capable de s’adapter à des applications différentes de micro-usinage, la Quartz-Géode est une solution modulaire, ultra compacte et autonome grâce à ses quatre colonnes de stockage. Source : Laser Cheval
Capable de s’adapter à des applications différentes de micro-usinage, la Quartz-Géode est une solution modulaire, ultra compacte et autonome grâce à ses quatre colonnes de stockage. Source : Laser Cheval

Laser Cheval a reçu la Mention spéciale du jury, une distinction qui récompense les qualités innovantes de sa machine Quartz Géode. En effet, la société franc-comtoise, filiale du groupe belge LASEA, fête cette année ses cinquante ans d’innovation en proposant une toute nouvelle solution originale. Micro-machine modulable, la Quartz-Géode répond aux besoins de productivité et de précision toujours plus importants dans les secteurs si exigeants des industries de pointe. Polyvalente, la Quartz peut intégrer tout type de source laser, du continu au femtoseconde. Ce qui lui permet de s’adapter à des applications différentes de micro-usinage 3D, de soudage et de marquage. Cette machine ultra-compacte intègre jusqu’à 5 axes mécaniques et 3 axes optiques. Le palettiseur Géode dispose de quatre colonnes de stockage avec jusqu’à 48 plateaux de trois hauteurs différentes. Pour des besoins de production plus importants, cette machine laser plug&play pourra être raccordée facilement à ce palettiseur.
À noter que l’ensemble Quartz-Géode occupe une surface utile de seulement 2 m2 et que l’ensemble est piloté par un seul et même logiciel. L’intelligence et la flexibilité du système permettent de gérer les diverses références de pièces et offrent une autonomie de 60 heures de production en continu.

www.lasercheval.fr

Catégorie  Composants & sous-ensembles microtechniques

Solutions PowerMEMS

Fruit de 20 années de recherche et développement, la montre TheTimeChanger est animée par un cœur monolithique en silicium. Une révolution horlogère. Source : Eric Marin
Fruit de 20 années de recherche et développement, la montre TheTimeChanger est animée par un cœur monolithique en silicium. Une révolution horlogère. Source : Eric Marin

Pionnière de la micromécanique sur silicium, la start-up française SilMach a reçu un Micron d’Or pour ses solutions PowerMEMS. Créée en 2003 à Besançon (Doubs), l’entreprise conçoit, fabrique et intègre des microsystèmes MEMS à travers des micromoteurs pour les systèmes nomades et connectés. Ou encore des capteurs micromécaniques sans énergie pour le contrôle de santé des structures. Ses solutions brevetées PowerMEMS et ChronoMEMS sont destinées à des domaines industriels de pointe comme l’aéronautique, la défense, le transport, le médical et bien évidemment, l’horlogerie. « Les PowerMEMS permettent d’atteindre des performances mécaniques de haut niveau, autorisant une large gamme de cas d’usage de précision et une autonomie exceptionnelle grâce à sa faible consommation d’énergie », précise Jean-Baptiste Carnet, co-Pdg de SilMach. « En fonction de l’application souhaitée, PowerMEMS est associé à une puce électronique pour actionner des mécanismes aussi bien linéaires (ouverture de panneaux ou de trappes) que rotatifs (vannes ou pièces à engrenages). » Compactes, inertes aux champs magnétiques et légères, ces solutions permettent un contrôle optimal de l’entraînement des pièces mécaniques dans des environnements très confinés, avec une durabilité exceptionnelle et un fonctionnement sans lubrifiant. Il est également possible de faire varier la fréquence de fonctionnement d’une fraction de 1 à 100 Hz, ouvrant ainsi un large champ d’applications potentielles pour les secteurs de l’aéronautique, de la construction, des transports, du médical et de l’horlogerie. Fruit de 20 années de recherche et développement, sa montre, TheTimeChanger, tourne ainsi une nouvelle page dans l’histoire horlogère. En effet, le moteur pas à pas inventé par Marius Lavet qui animait, depuis 1936, des milliards de montres, est remplacé par un dispositif doté de quatre pièces entourant un cœur monolithique en silicium. Une conception qui offre plusieurs avantages : une taille minuscule, l’insensibilité aux champs magnétiques et un fonctionnement sans lubrifiant. La montre dispose d’une fréquence et d’un contrôle ultraprécis du déplacement des aiguilles, avec la capacité de les déplacer pas-à-pas dans les deux sens (horaire et antihoraire). TheTimeChanger offre un effet d’optique de mise en mouvement perpétuel des aiguilles rendu possible grâce à une accélération de la fréquence de déplacement. TheTimeChanger a une autonomie qui dépasse les 10 ans et est également dotée d’une étanchéité éprouvée à 50 mètres de profondeur (5ATM).

www.silmach.com

Dispositif innovant pour les tatoueurs

Destiné aux distributeurs d’équipements professionnels pour les tatoueurs, le dispositif inventé par Steven Kauffmann et industrialisé par VP Medtech s’adapte à tous types de dermographes et d’aiguilles. Source : MS
Destiné aux distributeurs d’équipements professionnels pour les tatoueurs, le dispositif inventé par Steven Kauffmann et industrialisé par VP Medtech s’adapte à tous types de dermographes et d’aiguilles. Source : MS

Les sociétés VP Medtech et Armink Tatoo Body Art ont obtenu un Micron d’argent pour le dispositif destiné aux tatoueurs innové par cette dernière. Utilisées dans de nombreux domaines industriels, les technologies microtechniques trouvent ainsi une application originale dans un domaine surprenant : le tatouage artistique. C’est en se faisant tatouer le bras que Steven Kauffmann, président d’Armink, a eu l’idée de son invention. « Le tatoueur qui œuvrait alors sur mon motif devait recharger toutes les minutes l’aiguille en encre », explique-t-il. Cinq mois plus tard, le prototype d’un dispositif avec aiguille à tatouer alimentée en encre via un réservoir intégré voit le jour. Un dispositif industrialisé par la société VP Medtech du groupe Lamenplast, spécialisée dans la fabrication de pièces plastiques en matières hautes performances dédiées aux secteurs médical et parapharmaceutique. Le secret de cette invention qui changera, selon Steven Kauffmann, le monde du tatouage : un système de vanne automatique permettant une alimentation continue de l’aiguille. Un système amélioré par le bureau d’études de VP Medtech qui a assuré également la conception des moules pour son industrialisation. « Protégée par deux brevets, ma solution apporte un gain de temps de 30 % dans la réalisation d’un tatouage, tout en étant plus hygiénique« , assure Steven Kauffmann. « Elle réduit également sensiblement les efforts des tatoueurs. Car si les aiguilles classiques permettent de réaliser entre deux à sept traits sur la peau avant rechargement, mon innovation offre plus d’une centaine de traits d’autonomie. » Créée en 2020, l’entreprise s’est installée en Franche-Comté, aux Fins. Destiné principalement aux distributeurs d’équipements professionnels pour les tatoueurs, le dispositif s’adapte à tous types de dermographes et d’aiguilles. Le marché mondial du tatouage est chiffré à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et est aujourd’hui composé de 15 fabricants principaux et distributeurs de matériel professionnel. « Mon objectif à court terme est de capter au moins 8 % du marché mondial à partir de la deuxième ou troisième année », prévoit Steven Kauffmann. L’accompagnement par des chefs d’entreprise expérimentés et bénévoles, ainsi que l’appui de l’Agence économique régionale (AER), de la Région Bourgogne Franche-Comté et de Bpifrance ont permis à l’inventeur de lever, en un an, 750.000 euros de subventions et autres prêts d’honneur. Steven Kauffmann est actuellement en phase de pré-industrialisation de sa solution sur trois gammes d’aiguilles utilisées par les professionnels (liner, shader et magnum). Il compte également ouvrir son innovation à d’autres marchés que celui du tatouage et travaille sur un stylo intégrant des cartouches de re-pigmentation de la peau avec des débouchées possible dans l’univers de l’esthétique et de la santé. La société Armink vise le recrutement de six personnes prochainement et dix dans les deux ans à venir. Elle prépare une levée de fonds de quatre millions d’euros pour notamment pouvoir relocaliser sur le territoire, à Valdahon (25), une fabrication des aiguilles aujourd’hui essentiellement chinoises.

www.lamenplast.group
www.armink.com

Catégorie  Systèmes intelligents & logiciels

Jumeau numérique

Le jumeau numérique mis au point par Percipio Robotics est la représentation virtuelle de la machine robotique physique destinée à surveiller son état, détecter l’origine de ses pannes et assurer son amélioration continue. Source : Percipio Robotics
Le jumeau numérique mis au point par Percipio Robotics est la représentation virtuelle de la machine robotique physique destinée à surveiller son état, détecter l’origine de ses pannes et assurer son amélioration continue. Source : Percipio Robotics

Spécialiste de la robotique de haute précision pour le micro-assemblage, l’entreprise bisontine Percipio Robotics, née à TEMIS (Technopole du Grand Besançon), a gagné à Micronora 2024 son 3e Micron d’or en 13 ans d’existence. Un prix d’excellence pour son jumeau numérique d’une plateforme de micromanipulation. « Il s’agit d’une reproduction 3D qui ressemble à un jeu vidéo », précise Yann Buaillon, directeur général de Percipio Robotics. « Elle a d’ailleurs été créée grâce au moteur 3D Unity, l’un des leaders mondiaux de la création de contenu 3D interactif en temps réel. » Un jumeau numérique qui possède plusieurs intérêts majeurs. À savoir, une vision claire et détaillée du contexte de production ainsi que la possibilité pour l’utilisateur de s’y déplacer virtuellement. Le système se pilote avec le même logiciel robotique que les machines de production. Cela permet, d’une part, de former les clients à la rédaction de scripts de pilotage ou à l’optimisation des performances de la machine, par exemple. « La création de menus contextuels dans la visualisation 3D facilite la compréhension des opérateurs et leur permet donc de gagner en efficacité« , ajoute Yann Buaillon. « D’autre part, la réplique virtuelle ne se contente plus d’imiter la machine réelle : les informations et les instructions circulent dans les deux sens. La production peut être pilotée, avec plus de souplesse, depuis l’interface 3D. » Le jumeau numérique permet à Percipio Robotics d’améliorer sa réactivité en termes de maintenance des machines. « Le prestataire peut désormais observer les comportements machine à distance en temps réel, mais aussi analyser des défaillances a posteriori. Nous souhaitions casser les barrières techniques, ainsi qu’améliorer et démystifier l’interaction homme-machine », conclut Yann Buaillon.

www.percipio-robotics.com

Date de publication : janvier 2025

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