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Confrontés à l’envolée des prix du pétrole, des métaux, de l’électricité ou des composants devenus rares, les entreprises industrielles sont obligées de réduire leur production. Une situation paradoxale que connaissent par exemple les constructeurs d’automobiles, pénalisés par le manque de puces. Des solutions existent cependant pour limiter la consommation d’alliages métalliques, comme la fabrication additive (FA) qui enregistre une expansion continue.

Unir ses forces pour réussir sur un marché en pleine expansion mais très concurrentiel, c’est l’objectif de l’action que vient de lancer le Centre Technique des Industries Mécaniques (Ce-tim). Avec plus de 15 ans de retours d’expérience dans le domaine de la fabrication additive métallique, ce dernier est un acteur important du transfert technologique avec ses plateformes régionales dotées d’équipements divers et innovants. Son expertise est très étendue sur les domaines mécaniciens de la chaîne de valeur de la FA : simulation, conception, métallurgie, caractérisation (statique/dynamique), contrôle non destructifs, métrologie.

« La France dispose d’atouts, mais pour transformer ce potentiel en succès, il faut mutualiser les efforts de recherche », explique Philippe Lubineau, Directeur de la recherche et des programmes au Cetim. « La fabrication additive métallique, qui plonge ses racines dans les technologies mécaniciennes (métallurgie, traitement thermique, soudage, etc.), représente une véritable filière avec des fabricants de machines, de pièces, du traitement de surface, etc. Il s’agit de coordonner ses différentes initiatives, tout en respectant leurs propres dynamiques locales ».

Le Cetim a donc décidé de réunir sous sa houlette les représentants des différentes actions (Filière Manufacturing des Instituts Carnot, AddimAlliance, Initiative 3D, Additive Factory Hub, GIS CNRS Head) pour renforcer leur coordination. Cela afin d’assurer le transfert des connaissances et des outils depuis les laboratoires jusqu’aux ateliers de production. La normalisation, en liaison avec l’UNM (Union de Normalisation de la Mécanique), est également un enjeu majeur de compétitivité. «Cette initiative n’a pas pour finalité la création d’une structure supplémentaire, mais bien de faciliter les passerelles, de croiser les roadmap, de favoriser les synergies », averti Philippe Lubineau. Ainsi, les équipes de recherche de treize laboratoires du CNRS, de ses partenaires et d’un département de l’Onera se sont associés pour une durée de cinq ans, afin de créer un nouveau Groupement d’intérêt scientifique (GIS). Le GIS « Hautes énergies en fabrication additive » (HEAD), créé en septembre 2021, se positionne sur des thématiques clés à visée industrielle. Ces dernières seront déclinées dans chacun des groupes de travail du GIS. Du développement de la simulation, pour concevoir les objets numériques initiaux, au contrôle des microstructures et des défauts des pièces produites (défauts de surface, porosités, manques de fusions, taille des grains, texture, etc.) en passant par la formulation des poudres, fils ou filaments, le GIS Head a pour objectif d’améliorer les performances de la fabrication additive sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Le lancement du GIS Head s’accompagne par la création d’un club d’industriels dont les membres ont un accès privilégié à des rencontres techniques et à des expertises régulières ainsi que des accès prioritaires à la propriété intellectuelle qui sera générée. Initiative 3D est une mise en réseau de compétences et de moyens autour de la fabrication additive métallique en région Auvergne Rhône-Alpes. Il fédère des centres techniques et plateformes technologiques (Cetim, CEA, IPC, CTIF, Manutech, ID Pro), des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (Mines St Etienne, Ecole Centrale de Lyon – ENISE, Grenoble INP, INSA Lyon, Sigma Clermont, ECAM Lyon) sous l’égide du pôle de compétitivité (CIMES). Soit plus de 100 personnes équivalent temps plein.

Coordonnée par le Cetim, Addictive Factory Hub (AFH) est une plateforme de recherche qui mutualise en un même lieu les expertises et les moyens de différents acteurs (centres techniques, centres de recherche, partenaires académiques et entreprises). AFH bénéficie du soutien financier de la région Île-de-France et s’inscrit dans la feuille de route de l’Alliance Industrie du Futur. Les 10 partenaires d’AFH financent, pilotent, réalisent et bénéficient des travaux effectués dans le cadre de cette feuille de route. Objectif : développer l’industrie française grâce à la fabrication additive métallique. AFH offre aussi ses services à tout l’écosystème, avec des prestations d’accompagnement et de transfert technologique adaptés. Toute entreprise peut devenir membre, adhérente ou utilisateur ponctuel. Enfin, constitué de six plateformes techniques présentes sur le territoire d’Aerospace Valley, AddimAl-liance fédère et coordonne leurs moyens techniques et humains. Son but étant la création d’un pôle majeur de la recherche, du transfert industriel et de la formation en fabrication additive métallique en France et en Europe. Des initiatives à suivre…

Date de publication : novembre 2021

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