Un mal pour un bien… Durement frappée par la crise du Covid-19, l’industrie mécanique française est à la croisée des chemins. Se réinventer ou mourir à petit feu : elle n’a pas beaucoup de choix face à la dégringolade de ses clients.
En effet, l’industrie automobile, l’aéronautique ou le bâtiment sont confrontés à une chute vertigineuse de leur activité, qui atteint dans certains cas les moins 80 %. Bien sûr, le gouvernement et la Commission Européenne ont adopté des mesures à la hauteur de cette catastrophe économique sans précédent. Cependant, pour certains experts ce n’est pas suffisant pour sauver l’industrie française. « Il convient d’élaborer rapidement un grand plan de modernisation et de souveraineté industrielle et technologique, fondé sur l’industrie décarbonée, la responsabilité industrielle, les produits respectueux de l’environnement », considère dans un point de vue publié par Les Echos, Henri Morel, président de la Fédération des Industries Mécaniques. « Seule une politique de protection des savoir-faire existants doublée d’un plan massif d’investissements industriels dans les moyens de production, la digitalisation et la décarbonation permettra de transformer notre industrie pour répondre au triple défi environnemental, sanitaire et sécuritaire de notre pays. »
Riches de multiples savoir-faire et dotées de ressources humaines et matérielles de haute qualité, les entreprises microtechniques françaises doivent profiter de ce moment grave pour réorienter leurs activités. « La nouvelle industrie, émergente, ne sera pas simplement l’industrie d’hier modernisée, robotisée et verdie », suggère Pierre Veltz, ingénieur et économiste, ancien PDG de Paris-Saclay dans les pages du même quotidien. « La vraie nouveauté du numérique n’est pas la robotisation, mais la connectivité, la capacité de partager les données et de construire de nouveaux rapports entre concepteurs, producteurs et usagers. »
Pour ce spécialiste, « il faut regarder l’évolution de la demande. Les secteurs vedettes, et qui vont le rester, sont la santé, le bien-être, l’alimentation de qualité, l’éducation, le divertissement. » Vaste programme, que l’industrie microtechnique française a d’ores et déjà commencé à mettre en œuvre avant l’arrivée du Covid-19. Il faut maintenant décupler les efforts sur ce chemin, en espérant que les pouvoirs publics sauront accompagner ces entreprises dont l’ADN est l’innovation.
Le salon Micronora qui a reporté les dates de sa prochaine édition du 21 au 24 septembre 2021, sera l’occasion pour découvrir la renaissance de l’industrie microtechnique européenne, sa capacité à innover et à répondre aux nouveaux besoins de ses clients…
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Les secteurs de l’économie que les entreprises doivent viser sont la santé, le bien-être, l’alimentation de qualité, l’éducation, le divertissement. Une évolution que l’industrie microtechnique a d’ores et déjà commencée à mettre en œuvre avant l’arrivée du Covid-19. (Source : Antares Vision)
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