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Selon le rapport « Des métaux pour une énergie propre : des pistes pour résoudre le défi des matières premières en Europe«  publié le 25 avril 2022 par Eurometaux, l’Union européenne n’aura pas assez de métaux stratégiques (lithium, cobalt, nickel) pour assurer sa transition énergétique si elle ne réagit pas d’ici 2030. Commandé par l’association européenne des producteurs de métaux aux chercheurs de l’Université catholique de Louvain (Belgique), ce document révèle que « dans le sillage des ruptures d’approvisionnement dues à la pandémie Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le manque de résilience de l’Europe pour ses besoins croissants en métaux est devenu une préoccupation stratégique ».

Les plans de transition écologique de l’Europe (pacte vert, production locale des technologies vertes, etc.) vont conduire à une augmentation de la demande. Ainsi, en 2050, l’UE aurait besoin de trente-cinq fois plus de lithium qu’aujourd’hui, soit 800 000 tonnes par an, et jusqu’à vingt-six fois plus de terres rares (néodyme, dysprosium, praséodyme…). Il lui faudra aussi deux fois plus de nickel ainsi que 330 % de cobalt, 45 % de silicium, 35 % de cuivre et de 10 à 15 % de zinc supplémentaires.

La transition énergétique (énergies renouvelables, nucléaire, réseaux électriques, stockage sur batterie, véhicules électriques, hydrogène) s’avère effectivement gourmande en métaux. A titre d’exemple, la production de voitures électriques représente 50 à 60 % de la demande globale de métaux pour la transition énergétique, devant les réseaux électriques et la production de panneaux photovoltaïques (35 à 45 %).

Alors, que faire ? Selon l’étude, « l’Europe a l’occasion de jeter les bases d’un niveau plus élevé d’autonomie stratégique et de durabilité pour ses métaux de transition énergétique grâce à un recyclage optimisé, à des investissements dans la chaîne nationale de valeur et à un approvisionnement mondial plus actif ». Ainsi, selon les chercheurs de l’Université catholique de Louvain, le recyclage pourrait permettre de couvrir 40 à 75 % des besoins d’ici 2050.

En France, la Fédération des Industries Mécaniques (FIM) s’alerte elle aussi. « Aujourd’hui les industriels mécaniciens ont d’énormes difficultés à s’approvisionner en métaux », s’inquiète Henri Morel, président de la FIM. « Une situation qui, si rien n’est fait, pourrait conduire certaines entreprises à fermer leurs usines. En effet, les mécaniciens sont pris en étau par un double phénomène. Premièrement, des délais de livraison allongés de plusieurs mois et ensuite, une très forte hausse des prix de l’acier, du gaz et de l’électricité. La situation continue de s’aggraver, causée par une production sidérurgique européenne trop faible, des mesures de sauvegarde trop contraignantes et les conséquences indirectes de la guerre en Ukraine. »
Le plan de résilience économique et sociale annoncé le 16 mars 2022 par le gouvernement est utile mais ne répond pas à cette problématique. C’est pourquoi, la FIM demande aux pouvoirs publics de prendre des mesures d’exception à la hauteur des enjeux. Comme par exemple, la levée temporaire des mesures de sauvegarde pour permettre aux mécaniciens de trouver de l’acier sur des marchés hors d’Europe sans surtaxe.

Afin d’amorcer des réflexions sur les solutions innovantes potentielles face à cette pénurie à venir, les industriels pourront venir découvrir à Micronora, salon international des microtechniques et de la précision, du 27 au 30 septembre, le Zoom consacré aux nouveaux matériaux et nouveaux process dans les microtechniques.

Date de publication : mai 2022

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