À la recherche de dernières tendances dans la conception et la fabrication de produits et des systèmes microtechniques, les visiteurs du salon international de la précision et des microtechniques n’ont pas été déçus. Les solutions pour l’amélioration de la productivité et de la qualité ainsi que la réduction des coûts ont ainsi côtoyé des innovations indispensables pour respecter les desiderata environnementaux.
Véritable vitrine pour des développements qui préfigurent l’avenir, l’animation Zoom de cette édition 2022 a mis en avant des solutions microtechniques originales. Remarquables, les nouveaux matériaux améliorent les performances de produits tout en réduisant les coûts et la consommation de matières premières. Ainsi, la start-up grenobloise Vulkam a dévoilé son savoir-faire dans l’industrialisation des alliages métalliques amorphes. Les visiteurs ont pu découvrir un démonstrateur robotisé conçu par Mathieu Charles de la société France Robot, qui montrait les performances des Vulkalloys face au titane. Ses matériaux, baptisés Vulkalloys, offrent une association unique de propriétés mécaniques, électriques et magnétiques. Original également le procédé que propose la société Sintermat, illustré au salon par quelques pièces significatives réalisées notamment en cermet, zircone ou en céramique. Le frittage Flash ou SPS (Spark Plasma Sintering) agglomère des poudres sous l’effet simultané d’une forte impulsion électrique et d’une charge uniaxiale. Ce qui permet de multiplier par trois la résistance mécanique et par deux la dureté multipliée. Résultat : la durée de vie des pièces d’usure est trois fois plus longue. Écologique, ce procédé allège les pièces et baisse de 60 à 80 % la consommation de matières premières.
Même démarche innovante pour IMI, Nanoe et Femto-ST qui exposaient au Zoom de nouvelles solutions céramiques et d’Impression 3D. D’autres matériaux durs ont aussi été présentés comme le diamant (Diamfab) ou le cristal (Cristal Innov). A l’instar de ces matériaux hors normes, les procédés de fabrication étaient aussi de la fête. Certains étant présentés au Zoom en première mondiale. Comme la machine d’usinage par ultrasons développée par Realmeca avec l’Onera et Microcertec. Dotée d’un bloc acoustique constitué de céramiques piézoélectriques, elle communique via la sonotrode une vibration à l’outil, dont l’amplitude mécanique peut être ajustée et varier de 5 µ à 70 µ. L’ensemble est monté sur un centre d’usinage à commande numérique Realmeca, dont l’outil se déplace sans mouvement de rotation selon les axes X,Y,Z. Cette vibration permet la projection à une fréquence très élevée d’un liquide abrasif entre l’outil et la pièce à usiner, ce qui assure l’usinage du matériau, par frottement de l’abrasif sur la pièce. L’efficacité et les qualités de l’usinage dépendent de la qualité et la composition de l’abrasif, l’outil utilisé, les vitesses d’avance et l’amplitude de vibration. « Ce procédé est unique sur le marché car l’usinage s’effectue sans contact entre l’outil et la pièce », constate Jean Baptiste Medot, directeur commercial de Realmeca. « L’utilisateur a ainsi la possibilité d’usiner des matériaux ultra-durs et sensibles aux éclats et d’imprimer dans la céramique la forme de l’outil. » On peut ainsi usiner des matériaux très fragiles telle que la silice, ou des matériaux très durs tels que le carbure de bore, le carbure de silicium et le nitrure de silicium. Ou encore réaliser des formes particulières, comme les trous carrés et hexagonaux dans des dimensions éventuellement très petites (inférieures au mm), ainsi que le perçage de trous profonds (rapport diamètre/profondeur supérieur à 10 pour des petits diamètres). Cette technique d’usinage permet aussi de réaliser des usinages classiques de perçage, notamment de petites dimensions de l’ordre de 0,4 mm de diamètre.
Très remarquée également au Zoom, l’expertise dans le domaine des procédés de micro-fabrication mécanique et, en particulier, sur le micro-usinage de l’Institut Femto-ST. De son côté, le Cetim a mis en valeur la fabrication additive avec le procédé de Metal Binder Jetting.
La micro-usine modulaire, connectée et autonome, présentée par SUPMICROTECH-ENSMM et la Haute Ecole Arc Ingénierie préfigure l’avenir en permettant d’imaginer et d’expérimenter de nouvelles approches de processus de production dans la démarche 4.0.
Enfin, le mini centre d’usinage Precibot, réalisé par le groupe Pracartis, cumule les exploits. Compact et léger, donc facilement transportable, cette machine de très haute précision consomme peu d’énergie et n’utilise pas de lubrifiant.
www.pracartis.fr
www.vulkam.com
www.femto-st.fr
www.cetim.fr
www.realmeca.com
www.sinter-mat.com
www.onera.fr
www.microcertec.com
www.groupe-imi.fr
www.nanoe.com
www.diamfab.com
www.cristal-innov.com
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