Une nanocapsule pour guérir le cancer

La biotech Orinova a mis au point un procédé original pour lutter contre certaines formes de cancer. Il s’agit d’une nanocapsule qui doit être injectée dans la tumeur et qui libère pendant sept jours des nanoparticules d’or. Ces dernières augmentent l’efficacité des rayons X et des molécules de chimiothérapie. La capsule assure un largage progressif du traitement grâce à sa coque en PLGA, un copolymère composé d’acide lactique et d’acide glycolique biocompatible. L’or est un gros atome qui va avoir tendance à « attirer » les rayons à lui et à les faire « rebondir » vers un autre atome d’or façon billard. Ces particules d’or sont encapsulées avec une molécule de chimiothérapie ayant une affinité pour le cancer ciblé. Ce duo optimise le traitement et renforce la préservation des cellules saines. La société bisontine a été créée en octobre 2024 à Besançon (Doubs) pour faire valoir des travaux menés pendant dix ans par des chercheurs de l’Université Marie et Louis Pasteur. Elle a signé un contrat de licence exclusive avec la Société d’accélération du transfert de technologie (SATT Sayens). Cette dernière entre dans le capital de la jeune pousse avec les trois chercheurs qui ont développé cette innovation (Arnaud Beduneau, Stéphane Roux et Gautier Laurent) ainsi que le directeur général d’Orinova, Jean-Marc Zeil, sa directrice R&D, Claudine Vermot-Desroches et l’ingénieure de recherche, Asli Vallegiani. La nanocapsule est destinée à traiter certains cancers radio résistants, notamment ceux caractérisés par des tumeurs solides localisées, comme le cancer du cerveau (glioblastome). Elle pourrait ensuite être utilisée pour traiter les cancers du pancréas et de la prostate. Des essais de ce procédé ont été menés sur des souris, dont 100 % ont survécu, alors que 100 % de celles ayant reçu un placebo sont mortes. De nouveaux essais précliniques vont être menés sur des chiens à glioblastomes spontanés (comme les bouledogues), avant des essais cliniques, sur l’homme, envisagés en 2028 et 2029. Orinova emploie trois personnes et pourrait monter à cinq début 2026, avec le recrutement d’un technicien et d’un thésard Cifre. Ses fondateurs envisagent deux levées de fonds à moyen terme.

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